{"id":93,"date":"2024-09-12T20:38:50","date_gmt":"2024-09-12T20:38:50","guid":{"rendered":"https:\/\/wealthnest.info\/2024\/09\/12\/the-russia-ukraine-war-changed-this-finland-company-forever\/"},"modified":"2024-11-29T09:58:02","modified_gmt":"2024-11-29T09:58:02","slug":"the-russia-ukraine-war-changed-this-finland-company-forever","status":"publish","type":"post","link":"http:\/\/wealthnest.info\/the-russia-ukraine-war-changed-this-finland-company-forever\/","title":{"rendered":"La guerre entre la Russie et l’Ukraine a chang\u00e9 cette entreprise finlandaise \u00e0 jamais"},"content":{"rendered":"
Le groupe finlandais Nokian Tyres fabrique 80 % de ses pneus en Russie, o\u00f9 l’\u00e9nergie est bon march\u00e9. Apr\u00e8s avoir perdu des milliards, l’entreprise a pr\u00e9f\u00e9r\u00e9 privil\u00e9gier la s\u00e9curit\u00e9 politique \u00e0 l’efficacit\u00e9 commerciale.<\/span><\/p>\n Malgr\u00e9 la pluie battante, le chantier tentaculaire \u00e9tait en pleine effervescence. Des excavatrices jaunes et orange dansaient lentement dans un labyrinthe de fosses boueuses, balan\u00e7ant d’\u00e9normes poign\u00e9es de terre tandis qu’une file de camions traversait le paysage.<\/span><\/p>\n Ce terrain de 20 hectares situ\u00e9 \u00e0 Oradea, en Roumanie, pr\u00e8s de la fronti\u00e8re avec la Hongrie, a devanc\u00e9 des dizaines d’autres sites en Europe pour accueillir la nouvelle usine de Nokian Tyres, d’une valeur de 650 millions d’euros, soit 706 millions de dollars. Comme une Boucle d’or \u00e0 l’esprit industriel, le fabricant finlandais de pneus a cherch\u00e9 la combinaison id\u00e9ale entre l’immobilier, les transports, l’offre de main-d’\u0153uvre et un environnement propice aux affaires.<\/span><\/p>\n Pourtant, la caract\u00e9ristique d\u00e9cisive que tout pays h\u00f4te devait poss\u00e9der n\u2019aurait m\u00eame pas \u00e9t\u00e9 envisag\u00e9e il y a quelques ann\u00e9es : l\u2019appartenance \u00e0 la fois \u00e0 l\u2019Union europ\u00e9enne et \u00e0 l\u2019Organisation du Trait\u00e9 de l\u2019Atlantique Nord.<\/span><\/p>\n Le risque g\u00e9opolitique \u00ab a \u00e9t\u00e9 le point de d\u00e9part \u00bb, a d\u00e9clar\u00e9 Jukka Moisio, PDG de Nokian. Ce n\u2019\u00e9tait pas le cas avant l\u2019invasion de l\u2019Ukraine par la Russie le 24 f\u00e9vrier 2022.<\/span><\/p>\n<\/div>\n<\/div>\n La nouvelle strat\u00e9gie commerciale de Nokian Tyres met en \u00e9vidence la transformation du contexte \u00e9conomique mondial auquel les gouvernements et les entreprises sont confront\u00e9s. Alors que la guerre en Ukraine se prolonge et que les tensions s’accentuent entre les \u00c9tats-Unis et la Chine, les d\u00e9cisions cruciales concernant les bureaux, les cha\u00eenes d’approvisionnement, les investissements et les ventes ne sont plus principalement d\u00e9termin\u00e9es par des pr\u00e9occupations de co\u00fbts.<\/span><\/p>\n \u00c0 mesure que le monde se mondialise \u00e0 nouveau, les \u00e9valuations des menaces politiques prennent une importance bien plus grande qu\u2019auparavant.<\/span><\/p>\n \u00ab Nous vivons dans un monde qui a fondamentalement chang\u00e9 \u00bb, a d\u00e9clar\u00e9 Henry Farrell, politologue \u00e0 l\u2019universit\u00e9 Johns Hopkins. \u00ab Nous ne pouvons pas seulement penser en termes d\u2019innovation et d\u2019efficacit\u00e9. Nous devons \u00e9galement penser \u00e0 la s\u00e9curit\u00e9. \u00bb<\/span><\/p>\n Pour Nokian Tyres, qui a commenc\u00e9 \u00e0 vendre ses actions \u00e0 la Bourse d’Helsinki en 1995, la nouvelle r\u00e9alit\u00e9 a \u00e9t\u00e9 un v\u00e9ritable coup de massue. Environ 80 % des pneus pour voitures particuli\u00e8res de Nokian \u00e9taient fabriqu\u00e9s en Russie. Et ce pays repr\u00e9sentait 20 % de ses ventes.<\/span><\/p>\n<\/div>\n<\/div>\n Les dangers de la surconcentration se font sentir, a d\u00e9clar\u00e9 M. Moisio, \u00ab lorsque votre entreprise perd des milliards \u00bb.<\/span><\/p>\n Dans les six semaines qui ont suivi le d\u00e9but de la guerre, il est devenu \u00e9vident que l’entreprise n’avait d’autre choix que de quitter la Russie et d’augmenter sa production ailleurs. Le caoutchouc avait \u00e9t\u00e9 ajout\u00e9 au train de sanctions de l’Union europ\u00e9enne, qui s’\u00e9tendait rapidement. L’opinion publique finlandaise s’est d\u00e9t\u00e9rior\u00e9e. Le cours de l’action a chut\u00e9. En janvier 2022, le cours de l’action \u00e9tait sup\u00e9rieur \u00e0 34 \u20ac ; aujourd’hui, il est \u00e0 8,25 \u20ac.<\/span><\/p>\n \u00ab Nous \u00e9tions tr\u00e8s expos\u00e9s \u00bb, a d\u00e9clar\u00e9 M. Moisio, en sirotant un caf\u00e9 dans une salle de conf\u00e9rence ensoleill\u00e9e du bureau discret de la soci\u00e9t\u00e9 \u00e0 Helsinki. L’op\u00e9ration russe avait des b\u00e9n\u00e9fices \u00e9lev\u00e9s, mais elle comportait \u00e9galement des risques \u00e9lev\u00e9s, un fait qui, au fil du temps, avait disparu.<\/span><\/p>\n La diversification n\u2019est peut-\u00eatre pas aussi efficace ni aussi bon march\u00e9, a-t-il d\u00e9clar\u00e9, mais \u00ab elle est beaucoup plus s\u00fbre \u00bb.<\/span><\/p>\n Les dirigeants d\u2019entreprises se rendent compte que le march\u00e9 ne parvient pas toujours \u00e0 \u00e9valuer correctement les risques. Une enqu\u00eate r\u00e9alis\u00e9e en janvier par le cabinet de conseil EY aupr\u00e8s de 1 200 dirigeants d\u2019entreprises du monde entier a r\u00e9v\u00e9l\u00e9 que 97 % d\u2019entre eux avaient modifi\u00e9 leurs plans d\u2019investissement strat\u00e9giques en raison de nouvelles tensions g\u00e9opolitiques. Plus d\u2019un tiers d\u2019entre eux ont d\u00e9clar\u00e9 qu\u2019ils relocalisaient leurs activit\u00e9s.<\/span><\/p>\n La Chine, qui est devenue un pays de plus en plus difficile \u00e0 accueillir pour les entreprises et les investissements \u00e9trangers, fait partie des pays que les entreprises quittent. Selon une enqu\u00eate men\u00e9e l’ann\u00e9e derni\u00e8re par la Chambre de commerce de l’Union europ\u00e9enne en Chine, environ une entreprise sur quatre envisage de d\u00e9localiser ses activit\u00e9s hors du pays.<\/span><\/p>\n Les entreprises se retrouvent soudainement \u00ab bloqu\u00e9es dans le no man’s land des empires en guerre \u00bb, affirment M. Farrell et son co-auteur, Abraham Newman, dans un nouveau livre.<\/span><\/p>\n Le mandat de M. Moisio chez Nokian a co\u00efncid\u00e9 avec la triple couronne de crises. Il a commenc\u00e9 en mai 2020, quelques mois apr\u00e8s que la pand\u00e9mie de Covid-19 a pratiquement paralys\u00e9 le commerce mondial. Comme d’autres entreprises, Nokian s’est repli\u00e9e sur elle-m\u00eame, r\u00e9duisant sa production et ses d\u00e9penses d’investissement. Son absence de dette en cours l’a aid\u00e9e \u00e0 surmonter la temp\u00eate.<\/span><\/p>\n<\/div>\n<\/div>\n Lorsque l’\u00e9conomie a repris de la vigueur, Nokian s’est empress\u00e9 de relancer la production et de reconstituer les stocks de mati\u00e8res premi\u00e8res, malgr\u00e9 une rupture massive de la cha\u00eene d’approvisionnement et des transports. La guerre a constitu\u00e9 une menace existentielle pour les activit\u00e9s de Nokian.<\/span><\/p>\n L’ajout de lignes de production aux installations existantes est souvent le moyen le plus rapide et le moins cher d’augmenter la production. Nokian a n\u00e9anmoins d\u00e9cid\u00e9 de ne pas \u00e9tendre ses activit\u00e9s en Russie.<\/span><\/p>\n La production y \u00e9tait d\u00e9j\u00e0 concentr\u00e9e, a d\u00e9clar\u00e9 M. Moisio, mais plus important encore, les goulets d\u2019\u00e9tranglement persistants de la cha\u00eene d\u2019approvisionnement soulignaient les risques et les co\u00fbts suppl\u00e9mentaires li\u00e9s au transport des mat\u00e9riaux sur de longues distances.<\/span><\/p>\n \u00c0 l\u2019avenir, au lieu de localiser 80 % de la production en un seul endroit, souvent loin du march\u00e9, 80 % de la production serait locale ou r\u00e9gionale.<\/span><\/p>\n \u00ab Tout a bascul\u00e9 \u00bb, a d\u00e9clar\u00e9 M. Moisio.<\/span><\/p>\n Les pneus destin\u00e9s au march\u00e9 nordique seraient fabriqu\u00e9s en Finlande. Les pneus destin\u00e9s aux clients am\u00e9ricains seraient fabriqu\u00e9s aux \u00c9tats-Unis. Et \u00e0 l’avenir, l’Europe serait desservie par une usine europ\u00e9enne.<\/span><\/p>\n<\/div>\n<\/div>\n La diversification avait d\u00e9j\u00e0 \u00e9t\u00e9 int\u00e9gr\u00e9e dans une certaine mesure au plan strat\u00e9gique de l’entreprise. En 2019, elle a ouvert une usine \u00e0 Dayton, dans le Tennessee, en plus de l’usine d’origine qui fonctionnait \u00e0 Nokia, la ville finlandaise qui a donn\u00e9 son nom au fabricant de pneus.<\/span><\/p>\n Fin 2021, l\u2019entreprise a ouvert de nouvelles lignes de production dans ces deux usines.<\/span><\/p>\n Lorsqu\u2019est venu le temps de construire la prochaine usine, les dirigeants ont estim\u00e9 qu\u2019elle serait en Europe de l\u2019Est, \u00e0 proximit\u00e9 de ses plus grands march\u00e9s europ\u00e9ens en Allemagne, en Autriche, en Suisse et en France, ainsi qu\u2019en Pologne et en R\u00e9publique tch\u00e8que.<\/span><\/p>\n Ce moment est arriv\u00e9 bien plus t\u00f4t que quiconque ne l\u2019aurait cru.<\/span><\/p>\n En juin 2022, moins de quatre mois apr\u00e8s l\u2019invasion de l\u2019Ukraine, les dirigeants de Nokian ont demand\u00e9 au conseil d\u2019administration d\u2019approuver une sortie de Russie et la construction d\u2019une nouvelle usine.<\/span><\/p>\n Les n\u00e9gociations pour quitter la Russie ont commenc\u00e9, tout comme la recherche rapide d’un nouveau site. Aid\u00e9 par le cabinet de conseil Deloitte, le processus d’\u00e9valuation du site, qui comprenait des dizaines de candidats \u00e0 travers l’Europe, a \u00e9t\u00e9 achev\u00e9 en quatre mois, a d\u00e9clar\u00e9 Adrian Kaczmarczyk, vice-pr\u00e9sident senior des op\u00e9rations d’approvisionnement. \u00c0 titre de comparaison, en 2015, Deloitte avait mis neuf mois pour recommander un site dans un seul pays, les \u00c9tats-Unis.<\/span><\/p>\n L\u2019objectif \u00e9tait de d\u00e9marrer la production commerciale d\u00e9but 2025.<\/span><\/p>\n La Serbie disposait d\u2019un secteur automobile florissant, mais elle a \u00e9t\u00e9 \u00e9limin\u00e9e d\u00e8s le d\u00e9part car elle n\u2019\u00e9tait membre ni de l\u2019Union europ\u00e9enne ni de l\u2019OTAN. La Turquie \u00e9tait membre de l\u2019OTAN mais pas de l\u2019Union europ\u00e9enne. Et la Hongrie \u00e9tait consid\u00e9r\u00e9e comme un pays \u00e0 haut risque en raison de son Premier ministre illib\u00e9ral, Viktor Orban, et de ses relations \u00e9troites avec la Russie.<\/span><\/p>\n<\/div>\n<\/div>\n \u00c0 chaque \u00e9tape successive, une longue liste d\u2019autres consid\u00e9rations entraient en jeu. O\u00f9 se trouvaient l\u2019autoroute, le port et les lignes ferroviaires les plus proches ? Y avait-il suffisamment de personnel qualifi\u00e9 ? Y avait-il des terrains disponibles ? Les d\u00e9lais d\u2019obtention des permis et de construction pouvaient-ils \u00eatre acc\u00e9l\u00e9r\u00e9s ? Dans quelle mesure les autorit\u00e9s \u00e9taient-elles favorables aux entreprises ?<\/span><\/p>\n Nokian aurait de toute fa\u00e7on cherch\u00e9 \u00e0 r\u00e9duire l’empreinte carbone de sa nouvelle usine, a d\u00e9clar\u00e9 M. Moisio, son directeur g\u00e9n\u00e9ral. Mais la d\u00e9cision de s’engager \u00e0 construire une usine 100 % sans \u00e9missions n’aurait probablement pas \u00e9t\u00e9 prise en l’absence de guerre. Apr\u00e8s tout, c’est le gaz bon march\u00e9 en provenance de Russie qui a attir\u00e9 Nokian dans ce pays. La disparition de cet approvisionnement a acc\u00e9l\u00e9r\u00e9 la r\u00e9flexion de l’entreprise sur la fin de sa d\u00e9pendance aux \u00e9nergies fossiles.<\/span><\/p>\n \u00ab Les perturbations nous ont permis de penser diff\u00e9remment \u00bb, a d\u00e9clar\u00e9 M. Moisio.<\/span><\/p>\n Au fur et \u00e0 mesure que le processus de s\u00e9lection progressait, un ensemble complexe de consid\u00e9rations, petites et grandes, entra en jeu. Y avait-il de bons soins de sant\u00e9 et une \u00e9cole internationale o\u00f9 les dirigeants \u00e9trangers pouvaient envoyer leurs enfants ? Quelle \u00e9tait la probabilit\u00e9 de catastrophes naturelles ?<\/span><\/p>\n Des pays et des villes ont abandonn\u00e9 le projet pour diverses raisons. La Slov\u00e9nie et la R\u00e9publique tch\u00e8que \u00e9taient consid\u00e9r\u00e9es comme des pays \u00e0 risque faible ou moyen, mais M. Kaczmarczyk a d\u00e9clar\u00e9 qu’ils n’avaient pas r\u00e9ussi \u00e0 trouver des terrains adapt\u00e9s.<\/span><\/p>\n La Slovaquie est tomb\u00e9e dans le m\u00eame pi\u00e8ge et dispose d\u00e9j\u00e0 d’une importante industrie automobile. Bratislava a cependant clairement fait savoir qu’elle n’avait pas int\u00e9r\u00eat \u00e0 attirer davantage d’industries lourdes, mais seulement des technologies de l’information, a d\u00e9clar\u00e9 M. Kaczmarczyk.<\/span><\/p>\n<\/div>\n<\/div>\n Au final, six candidats ont \u00e9t\u00e9 retenus par Deloitte : deux sites en Roumanie, deux en Pologne, un au Portugal et un en Espagne.<\/span><\/p>\n La liste des finalistes refl\u00e8te clairement le m\u00e9lange de consid\u00e9rations nouvelles et anciennes que les entreprises doivent prendre en compte. La g\u00e9opolitique, comme l’a d\u00e9clar\u00e9 le directeur g\u00e9n\u00e9ral de Nokian Tyres, a \u00e9t\u00e9 un point de d\u00e9part, mais pas n\u00e9cessairement le point d’arriv\u00e9e.<\/span><\/p>\n L’Espagne ne pr\u00e9sente pratiquement aucun risque g\u00e9opolitique. Le site d’El Rebollar disposait d’un vivier de talents important, mais Deloitte l’a \u00e9cart\u00e9 en raison des co\u00fbts salariaux \u00e9lev\u00e9s et de la lourdeur des r\u00e9glementations du travail. Le Portugal, autre pays ne pr\u00e9sentant aucun risque de s\u00e9curit\u00e9, a \u00e9t\u00e9 \u00e9cart\u00e9 en raison des inqui\u00e9tudes concernant l’approvisionnement en \u00e9lectricit\u00e9 et la rapidit\u00e9 du processus d’obtention des permis.<\/span><\/p>\n La Pologne, comme la Hongrie et la Serbie, a \u00e9t\u00e9 class\u00e9e comme pays \u00e0 haut risque malgr\u00e9 sa position antirusse r\u00e9solue. Le pays est dirig\u00e9 par un gouvernement antid\u00e9mocratique et s’est heurt\u00e9 \u00e0 plusieurs reprises \u00e0 la Commission europ\u00e9enne au sujet de la primaut\u00e9 de la l\u00e9gislation europ\u00e9enne et de l’ind\u00e9pendance des tribunaux polonais.<\/span><\/p>\n Cependant, les faibles co\u00fbts de main d\u2019\u0153uvre, la pr\u00e9sence d\u2019autres employeurs multinationaux et un processus d\u2019autorisation rapide ont suffisamment compens\u00e9 les inqui\u00e9tudes pour placer les sites de Gorzow et de Konin \u00e0 la deuxi\u00e8me et \u00e0 la troisi\u00e8me place.<\/span><\/p>\n Oradea, la ville la plus recommand\u00e9e, offrait en fin de compte un meilleur \u00e9quilibre entre les priorit\u00e9s concurrentes de l’entreprise. Le co\u00fbt de la main d’\u0153uvre en Roumanie, comme en Pologne, \u00e9tait parmi les plus bas d’Europe. Et son niveau de risque, bien que jug\u00e9 relativement \u00e9lev\u00e9, \u00e9tait inf\u00e9rieur \u00e0 celui de la Pologne.<\/span><\/p>\n Oradea pr\u00e9sentait \u00e9galement d\u2019autres avantages. Les travaux de construction pouvaient commencer imm\u00e9diatement, les services publics \u00e9taient d\u00e9j\u00e0 en place et une nouvelle centrale solaire \u00e9tait en construction. Le montant des subventions de l\u2019Union europ\u00e9enne pour le d\u00e9veloppement des entreprises investissant en Roumanie \u00e9tait plus important qu\u2019en Pologne. Et les responsables locaux \u00e9taient enthousiastes.<\/span><\/p>\n Mihai Jurca, le directeur municipal d’Oradea, a d\u00e9taill\u00e9 l’attrait de la r\u00e9gion lors d’une visite de la confection de tourelles de b\u00e2timents Art nouveau dans le centre-ville r\u00e9nov\u00e9.<\/span><\/p>\n \u00ab C’\u00e9tait une ville culturelle et commerciale florissante, un point de jonction entre l’Est et l’Ouest \u00bb, au d\u00e9but du XXe si\u00e8cle, sous l’Empire austro-hongrois, a d\u00e9clar\u00e9 M. Jurca.<\/span><\/p>\n Aujourd’hui, la ville, un centre \u00e9conomique prosp\u00e8re de 220 000 habitants dot\u00e9 d’une universit\u00e9, a sollicit\u00e9 des entreprises et des fonds de l’Union europ\u00e9enne, tout en construisant des parcs industriels abritant des soci\u00e9t\u00e9s nationales et internationales comme Plexus, un fabricant d’\u00e9lectronique britannique, et Eberspaecher, un \u00e9quipementier automobile allemand.<\/span><\/p>\n Nokian n\u2019a pas l\u2019intention de reproduire le type de m\u00e9ga-usine qu\u2019il a cr\u00e9\u00e9e en Roumanie, ni m\u00eame ailleurs. L\u2019id\u00e9e de concentrer la production est \u00ab d\u00e9mod\u00e9e \u00bb, a d\u00e9clar\u00e9 M. Moisio.<\/span><\/p>\n Pour lui, la soci\u00e9t\u00e9 est sortie de la crise le 16 mars, le jour o\u00f9 258 millions de dollars provenant de la vente de sa filiale russe ont atterri sur le compte bancaire de Nokian. Bien que ne repr\u00e9sentant qu’une fraction de la valeur totale, ce montant a permis de financer la construction et de mettre un terme aux relations de l’entreprise avec la Russie.<\/span><\/p>\n<\/div>\n<\/div>\n L’incertitude est d\u00e9sormais la norme, a d\u00e9clar\u00e9 M. Moisio, et les chefs d’entreprise doivent constamment se demander : \u00ab Que pouvons-nous faire ? Quel est notre plan B ? \u00bb<\/span><\/p>\n<\/div>\n<\/div>\n<\/div>\n<\/div>\n<\/div>\n<\/div>\n<\/div>\n<\/div>\n<\/div>\n<\/div>\n<\/div>\n<\/div>\n<\/div>\n<\/div>\n","protected":false},"excerpt":{"rendered":" Le groupe finlandais Nokian Tyres fabrique 80 % de ses pneus en Russie, o\u00f9 l’\u00e9nergie est bon march\u00e9. 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